Optimiser l’alimentation des personnes âgées

 

Des stratégies simples améliorent efficacement les apports alimentaires des sujets âgés et compensent ainsi la perte d’appétit liée à l’avancée en âge.

S’il est indéniable que l’espérance de vie a augmenté, pour de nombreuses personnes, la qualité de ces dernières années ne s’est pas améliorée. Le vieillissement s’accompagne en effet d’une probabilité accrue de développer des maladies chroniques, une fragilité, un déclin cognitif et une invalidité. On peut prévenir ou moduler l’apparition de ces affections en agissant sur la nutrition. Des chercheurs britanniques ont répertorié en particulier les stratégies déployées pour stimuler l’appétit et optimiser les apports alimentaires des sujets âgés dans la revue Maturitas.

Un statut nutritionnel à l’épreuve de l’âge

Un grand nombre de facteurs physiologiques et psychologiques influencent le statut nutritionnel du sujet âgé : changement de la composition corporelle, baisse des capacités physiques, altération de la dentition et de la déglutition, réduction des capacités sensorielles, ralentissement du transit gastrointestinal, isolement, polymédication… Ces facteurs peuvent collectivement impacter l’appétit, la capacité à faire ses courses et la motivation à cuisiner, conduisant à des consommations alimentaires moindres et à une perte de poids.

Conseils pratiques pour optimiser les apports des sujets âgés

  • Rendre les aliments plus attractifs

Le goût, l’odeur, la texture, la température et l’aspect visuel des aliments conditionnent le plaisir ressenti à les consommer. Proposer de la variété et enrichir les aliments en arômes alimentaires peut augmenter la consommation alimentaire et par conséquent les apports énergétiques et protéiques.  L’ajout de sauces enrichies en nutriments est aussi une alternative efficace. Elle permet notamment d’augmenter les apports protéiques sans compensation aux repas suivants.  

  • Augmenter les apports en protéines

Connues pour leur effet satiétogène, les protéines ont, pour autant, un effet minime sur la satiété des sujets âgés. Une étude avec des boissons enrichies en protéines du lactosérum rapporte que même si la vidange gastrique est ralentie et la sécrétion des hormones de la satiété augmentée, les apports énergétiques ad libitum des sujets âgés ne sont pas affectés contrairement à ce que l’on observe chez des sujets jeunes.

  • Adapter les textures aux capacités de mastication

Une mauvaise dentition influence le plaisir ressenti aux repas et par conséquent les apports alimentaires. Une étude proposant des aliments liquides aux sujets avec difficultés de mastication montre qu’ils seraient une alternative efficace pour augmenter les apports alimentaires, ceux protéiques avec pour conséquence une amélioration de la masse maigre des sujets.  

  • Agir sur l’environnement alimentaire

Préparer les repas en groupe et manger en présence d’autres personnes et en particulier d’amis favorisent l’envie de manger. Des emballages faciles à ouvrir et un étiquetage lisible pour les sujets âgés pourraient également les aider, et leur permettre aussi d’identifier les aliments dont les dates de consommation sont susceptibles d’être dépassées. Enfin, la livraison de repas peut aussi être envisagée : elle garantit la qualité alimentaire et sanitaire des aliments et permet aux sujets de continuer à vivre chez eux.

 

Optimizing nutrition in older people. ME Clegg, EA Williams. Maturitas. 112 (2018): 34-38. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29704915