Impact d’une éducation nutritionnelle chez les patients avec sclérose latérale amyotrophique

Une étude Brésilienne suggère qu’il faut intervenir précocement sur l’équilibre nutritionnel des sujets atteints de sclérose latérale amyotrophique.

Les sujets atteints de sclérose latérale amyotrophique présentent un risque important de perte de poids en raison d’une augmentation de leurs besoins énergétiques de base, mais aussi d’une perte d’appétit et d’une dysphagie. Cette perte de poids les expose à un plus grand risque de mortalité. Une équipe de chercheurs brésiliens ont évalué l’impact d’une éducation nutritionnelle précoce des sujets avec sclérose latérale amyotrophique sur leurs statuts nutritionnels et leurs apports alimentaires.

Beaucoup de sujets de poids normal ou en surpoids 

Cinquante-trois sujets avec sclérose latérale amyotrophique ont été inclus dans l’étude. Leur statut nutritionnel (mesures anthropométriques), leurs apports alimentaires et le stade clinique de leur maladie (ALSFRS-R) ont été évalués par interview au début de l’étude puis 3 mois après le programme d’éducation nutritionnelle (explication de la pyramide alimentaire). Un groupe témoin, ne recevant pas de conseils alimentaires était aussi évalué.      

Concernant le statut nutritionnel des sujets au départ de l’étude, 3,8 % présentaient un poids insuffisant, 49.1 % un poids normal et 47.2 % un surpoids. Après 3 mois de suivi, la moitié des sujets présentait déjà un déclin significatif des masses musculaires et des réserves adipeuses mesurées (plis sous-cutanés sous-scapulaire, triceps et biceps, circonférence musculaire du bras) ainsi que de l’IMC (>0.53kg/m²) quels que soient le sexe, l’âge et  l’antériorité des symptômes. Les sujets atteints de SLA de forme bulbaire et ceux avec un surpoids montraient la baisse la plus importante de leur IMC.

Un équilibre alimentaire à revoir

Concernant les apports alimentaires des sujets, ils ne correspondaient pas du tout aux recommandations nutritionnelles. Les céréales et les tubercules n’étaient pas du tout consommés, et les légumes et les légumineuses très peu fréquemment. Les sujets avaient peu de connaissances sur l’équilibre alimentaire et l’importance de certains groupes d’aliments ou comment les intégrer dans leur alimentation. Ils ne faisaient que trois repas par jour et donnaient la priorité à la consommation de produits laitiers, de viandes et œufs et de graisses. Après l’éducation nutritionnelle, tous les groupes d’aliments étaient davantage consommés (fruits, légumes, légumineuses, viandes et œufs, huiles et graisses) et les produits laitiers encore plus. Les chercheurs supposent que ces produits étaient privilégiés car plus facile à ingérer par ces patients atteints de dysphagie. 

Dans leur conclusion, les chercheurs alertent sur le fait que le changement de statut nutritionnel se produit très précocement même chez les sujets de poids normal ou en surpoids. C’est pourquoi ils préconisent d’intervenir rapidement sur les apports alimentaires des sujets. 

 

Assessment and nutrition education in patients with amyotrophic lateral sclerosis. Almeida CS, Stanich P, Salvioni CC, Diccini S. Arq Neuropsiquiatr. 2016 Nov;74(11):902-908. http://www.scielo.br/pdf/anp/v74n11/0004-282X-anp-74-11-0902.pdf
 

Crédit photo : Katarzyna Białasiewicz