Echos des Journées Francophones de Nutrition 2019

Retour sur les Journées Francophones de Nutrition 2019, qui se sont tenues du 27 au 29 novembre dernier à Rennes. De nombreux sujets intéressants…

Et si le portage de repas s’adaptait au bénéficiaire ?

C’est le pari fait par un groupe de chercheurs et une société de portage de repas. Au départ, le constat que pour être efficace et pertinent, le portage doit être adapté aux besoins nutritionnels et aux habitudes alimentaires des bénéficiaires. Après évaluation du statut nutritionnel de 64 personnes bénéficiaires (MNA, poids, IMC, bilan sanguin, rappel de 24h), les chercheurs ont enrichi le menu des repas livrés en protéines ou en calories selon les besoins des sujets (55% étaient dénutris). Au bout de 4 mois, l’adaptation des repas livrés a permis une augmentation significative de l’apport calorique (+34% ; p<0,05) ainsi qu’une amélioration du score MNA (+2 points ; p<0,01).

S. Fleury et coll. JFN 27-29 Nov 2019, Rennes

Aidant-patient : apprendre à enrichir les repas à domicile, c’est efficace !

La mise en place de l’enrichissement des repas au retour à domicile des sujets dénutris est souvent difficile. Pour la faciliter, l’hôpital Charles Foix (Ivry sur Seine) a testé auprès de 16 patients et 12 aidants familiaux un atelier « Denricament » animé par un diététicien. Il s’agissait de les former, pendant 2 heures durant le séjour hospitalier, à l’enrichissement alimentaire et à la confection d’un flan enrichi. Au retour à domicile et un mois après l’atelier :

  • 66% des patients se pesaient plus régulièrement,
  • 75 % des patients avaient gagné du poids (+1,2kg),
  • 83 % consommaient davantage de viande/poisson/œufs et de laitage,
  • 81 % avaient augmenté la fréquence des collations
  • et 72 % avaient instauré un enrichissement calorique et protéique à domicile.

A Mézière et coll. JFN 27-29 Nov 2019, Rennes

Insuffisance cardiaque, cancer et BPCO sont aggravés par la dénutrition

C’est la conclusion d’une étude réalisée auprès de 104 sujets âgés hospitalisés dans un établissement de gériatrie de Lyon. Cette cohorte de 71 femmes et 33 hommes comptait 51,9% de sujets dénutris parmi lesquels 40,7% présentaient au moins une pathologie chronique dont le risque de mortalité était aggravé par la dénutrition (cancer, insuffisance cardiaque, broncho-pneumopathie chronique obstructive BPCO, insuffisance rénale terminale, cirrhose, insuffisance hépatique chronique, escarre). La prévalence de la dénutrition était plus importante chez les patients avec une insuffisance cardiaque (62,5%), chez ceux atteints de cancers (46,67%) et ceux avec BPCO (40%).

Sachant la difficulté à corriger la dénutrition chez le sujet âgé et polypathologique, la recherche systématique d’une dénutrition dès le diagnostic de certaines pathologies semble nécessaire.

M. Leroy et coll. JFN 27-29 Nov 2019, Rennes

La force de préhension pour dépister la sarcopénie chez les plus de 75 ans

Selon une étude réalisée auprès de 223 patients de plus de 75 ans, hospitalisés en service de médecine polyvalente ou en court séjour gériatrique à Riom, Mauriac et Clermont-Ferrand : le test de force de préhension est un moyen rapide et performant de dépistage de la sarcopénie, à réaliser dans les premiers jours d’hospitalisation.  Une force de préhension inférieure à 26 kg pour les hommes et 18 kg pour les femmes signe un risque de sarcopénie.

M Blanquet et coll. JFN 27-29 Novembre 2019 – Rennes