Alimentation déséquilibrée et problèmes de santé

Malgré les nombreuses initiatives de prévention nutritionnelle auprès de la population Française amenées depuis 2001 notamment par le Programme National Nutrition Santé, l’alimentation des Français reste bien souvent éloignée des recommandations officielles. Une alimentation déséquilibrée (trop élevée en matières grasses, trop sucrée, trop salée) qui entraîne de nombreuses pathologies ayant un coût humain, social et économique important.

A l’heure actuelle, environ 49% des Français adultes souffrent de surpoids mais également 17,8% des enfants. Surpoids, obésité et maladies chroniques qui en découlent coûteraient à la société environ 4 milliards d’euros chaque année. Une alimentation trop grasse et trop sucrée, ainsi qu’un manque d’activité physique, peuvent compter parmi les facteurs de risque en cause.

L’alimentation des Français est également trop salée ! Même si l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a mis en évidence une diminution de l’apport alimentaire en sel depuis 2003 et notamment, depuis 2008 (baisse des teneurs en sel de certains produits alimentaires), la consommation moyenne en sel en France reste, chez les adultes, de 8,7 g/j chez les hommes et de 6,7 g/j chez les femmes. C’est sans compter les ajouts en sel de table et le sel de cuisson élevant la consommation moyenne en sel à 10g/j chez les hommes et 8g/j chez les femmes au total, ce qui est encore loin de l’objectif fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé qui recommande une consommation maximale en sel de 5 g/j ! Or, l’excès de consommation de sel est aujourd’hui reconnu comme un des facteurs de risque d’hypertension artérielle qui pourrait concerner 31% des Français et  serait également à l’origine de cardiopathies et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Une récente étude européenne a estimé qu’il serait possible de réduire de 23% le taux global d’AVC en diminuant la consommation de sel de 10g à 5g par jour.

Par ailleurs, selon divers études menées ces dernières années, notre mode de vie et notamment notre alimentation pourraient également être impliqués dans le développement de cancers, première cause de mortalité en France.  Le Dr Michel Chauliac de la Direction Générale de la Santé explique qu’environ « un tiers des cancers les plus fréquents pourraient être évités grâce à la prévention nutritionnelle dans les pays développés et un quart dans les pays en voie de développement ». Il est également estimé que plus de 65% des cancers des voies aéro-digestives hautes, 50% des cancers colo-rectaux et plus de 45% des cancers du col de l’utérus pourraient être causés par une mauvaise alimentation.

Quelques chiffres du Ministère de la Santé :

  • Cancers : 365 500 nouveaux cas en 2011. Coûts : 13,2 milliards d’€/an.
  • Maladies cardiovasculaires : 180 000 décès/an (32% des décès). Coûts : 28,7 milliard d’€/an.
  • Diabète (traité) : 3,95% en 2007 (2,5 millions de diabétiques traités). Coûts : 12,5 milliards d’€/an.
  • Obésité : 17%  des adultes. Coûts : 4 milliards d’€/ an.
  • Ostéoporose : 3 millions de femmes. Fractures du col du fémur : 73 500 séjours hospitaliers (2008). Coûts : 415 millions d’€ pour les coûts directs d’hospitalisation + 331 millions d’€ pour les coûts directs de rééducation.

Pour faire face à ces problèmes de santé, la prévention nutritionnelle reste donc au cœur des programmes de Santé Publique. Modifier les habitudes alimentaires des Français et améliorer la densité nutritionnelle de certains produits consommés est donc un enjeu primordial d’aujourd’hui et de demain…

Source :D’après « Une alimentation très coûteuse pour la santé », article publié sur le site internet de l’INRA le 05/06/2014.

Lien utile : http://www.inra.fr/Grand-public/Economie-et-societe/Toutes-les-actualites/Une-alimentation-couteuse-pour-la-sante