Mauvais état nutritionnel et alimentation inadaptée accélèrent la progression de l’Alzheimer

Selon une étude réalisée aux Pays-Bas, la vitesse de progression de la maladie d’Alzheimer dépend de l’état nutritionnel et de l’alimentation du sujet.

La nutrition joue un rôle indéniable dans le maintien des fonctions cognitives. Mais chez les sujets déjà atteints des troubles cognitifs précoces ou d’Alzheimer avéré, il existe peu de travaux sur son impact. Or, en l’absence de traitement, pourvoir prévenir ou retarder la maladie d’Alzheimer par la nutrition est capital. Aux Pays-Bas, le projet NUDAD s’est penché sur le sujet.

Des sujets évalués selon le stade d’évolution de la maladie

Ce projet consistait à évaluer l’état nutritionnel et l’alimentation de 551 sujets à différents stades de la maladie d’Alzheimer : 219 avec un déclin cognitif subjectif, 135 avec une déficience cognitive légère et 197 avec une démence Alzheimer. Leur état de santé et leur alimentation étaient évalués.

IMC, masse maigre, dénutrition et alimentation sont à surveiller

En 2 ans de suivi, la situation s’est aggravée pour 170 sujets : 11 % des sujets avec un déclin cognitif subjectif, 33 % de ceux avec une déficience cognitive légère et 51 % de ceux avec une démence Alzheimer.

Quatre paramètres étaient associés à la dégradation de leur état et à chacun des stades de la maladie : (1) un IMC (indice de masse corporelle) plus bas, (2) une masse maigre plus faible, (3) un score plus bas au MNA1 , indicateur d’un mauvais statut nutritionnel (risque de dénutrition) et (4) une alimentation déséquilibrée.

Chez les sujets avec déclin cognitif subjectif, une faible consommation de légumes était associée à une progression plus rapide de la maladie. Chez les sujets dont la maladie était confirmée par la présence de plaques amyloïdes, ce sont les fortes consommations de graisses et d’énergie qui étaient associées à la progression de la maladie.

A retenir

  • Un mauvais état nutritionnel (score MNA, IMC et masse maigre) et un régime alimentaire déséquilibré (trop riche en graisses et en énergie, et trop pauvre en légumes) sont associés à une progression plus rapide de la maladie d’Alzheimer à chacun des stades d’évolution ;
  • L’amélioration de l’état nutritionnel et un rééquilibrage de l’alimentation pourraient modifier la trajectoire clinique de la maladie d’Alzheimer.

Nutritional Status Is Associated with Clinical Progression in Alzheimer’s Disease: The NUDAD Project
Astrid S. Doorduijn, Marian A. E. de van der Schueren, Ondine van de Rest et al. Journal of the American Medical Directors Association In press, Available online 15 November 2020.

1 Questionnaire de dépistage du risque de dénutrition (Mini Nutritional Assessment®)