Les besoins protéiques des sujets âgés obèses souhaitant perdre du poids sont augmentés

Chez le sujet âgé obèse, l’apport en protéine est essentiel pour éviter d’accélérer le développement d’une sarcopénie au cours d’une perte de poids volontaire. Une récente étude a estimé le seuil nécessaire.

La prévalence de l’obésité parmi les sujets âgés ne cesse d’augmenter. Cette obésité est non seulement à l’origine de troubles métaboliques mais peut aussi causer de graves incapacités physiques. Une perte de poids est à l’évidence nécessaire, à condition de ne pas s’accompagner d’une perte de masse musculaire qui accélèrerait le développement naturel de la sarcopénie avec l’avancée en âge.
L’apport protéique est à ce titre essentiel. Or, actuellement, il n’existe pas de consensus concernant les besoins protéiques des sujets âgés obèses. Les besoins protéiques des sujets âgés, fixés à 1g/kg de poids corporel sont-ils suffisants chez un sujet obèse dont l’objectif est de perdre du poids ? C’est la question à laquelle deux chercheurs hollandais, spécialistes du sujet âgé, de la nutrition et du sport ont tenté de répondre.

Régime hypocalorique et entrainement en résistance au programme

Les besoins protéiques des sujets âgés obèses souhaitant perdre du poids sont augmentésLes chercheurs ont utilisé une nouvelle méthode permettant de déterminer les besoins en protéines de cette population particulière sur la base de leur gain de masse musculaire appendiculaire durant une perte de poids.
Soixante sujets obèses de plus de 55 ans avec un IMC >30 kg/m² ou un IMC>28 kg/m² associé à un tour de taille >88 cm pour les femmes et >102 cm pour les hommes ont participé à l’étude. Ils ont suivi durant 13 semaines un programme de perte de poids consistant en un régime hypocalorique (inférieur de 600 kcal à leurs apports caloriques habituels) combiné à 1 heure d’entrainements de résistance trois fois par semaine (bicyclette ergométrique et 10 exercices sur appareils de musculation). Les sujets ont été séparés en deux groupes dont l’un a consommé un supplément protéiné de 20 g dix fois par semaine et pendant toute la durée de l’expérience. A partir de ces données, le seuil minimal d’apport protéique permettant un gain de masse musculaire appendiculaire d’au moins 250 g après 13 semaines, a été calculé.

Des besoins protéiques supérieurs à ceux d’un sujet âgé de poids normal

L’analyse des résultats suggère qu’au cours de la perte de poids, l’apport protéique minimal pour parvenir à un gain de masse musculaire de 250 g est de 1.2 g/kg de poids corporel/jour. Mieux, l’accroissement de cette masse musculaire est supérieur de 1200 à 1500 g chez les sujets qui consomment plus de 1.2 g de protéines/kg de poids corporel/jour comparé aux sujets en consommant 0.4g/kg/jour. En revanche, cet apport protéique supplémentaire ne semble pas favoriser davantage la perte de poids (légère tendance mais non significative).

Fortement débattue au regard des risques associés de pertes de masses musculaires et osseuses, la perte de poids doit, chez ces sujets, se focaliser sur la préservation des muscles et de l’os. Réduire les apports caloriques tout en augmentant ceux protéiques à un seuil de 1.2 à 1.5 g de protéines/kg de poids corporel/ jour et en y associant des exercices de résistance semble, selon cette étude, un bon moyen d’y parvenir. Ceci est d’autant plus justifié que de récentes études chez les sujets âgés indiquent que des apports protéiques supérieurs sont nécessaires pour obtenir un effet anabolique sur le muscle.

Exploration of the protein requirement during weight loss in obese older adults. Weijs PJ, Wolfe RR. Clin Nutr. 2016 Apr;35(2):394-8. http://dx.doi.org/10.1016/j.clnu.2015.02.016

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