Augmenter la durée de mastication pourrait aider à gérer son poids

De récentes études suggèrent que manger lentement serait associé à de plus faibles quantités consommées, une augmentation de la satiété post-prandiale, un IMC plus faible et une réduction du risque de prise de poids. Dans ces études, plusieurs méthodes étaient utilisées pour réduire les quantités consommées telles que l’introduction de pauses durant le repas, la diminution de la quantité de nourriture à chaque bouchée,  mais à ce jour les effets de la durée de mastication sur la gestion du poids n’avaient été que peu évalués.

Une étude randomisée a été menée chez des adultes de 18 à 45 ans, répartis en trois groupes selon leur IMC : poids normal (IMC compris entre 18,5 et 24,5), surpoids (IMC compris entre 25 et 29,9) et obèses (IMC ≥ 30). Seize participants ont été recrutés dans chaque groupe avec les critères d’inclusion suivants : non fumeurs, pas de maladie gastro-intestinale connue, pas de prise de médicament pouvant altérer l’appétit, pas d’intolérance ou allergie alimentaire à l’aliment proposé lors de l’étude (pizza)…. Seul un participant obèse n’a pas terminé l’étude pour des raisons personnelles et n’a pas été inclus dans l’analyse.

Au cours de la séance test, les participants ont été invités à consommer cinq portions de  pizza. Pour chaque portion de pizza, il leur a été demandé de compter le nombre de mastications réalisées avant d’avaler. Un enquêteur mesurait la durée de mastication des portions consommées à l’aide d’un chronomètre. Pour chaque participant, les chercheurs ont ainsi pu établir le nombre moyen d’actions de mastication par bouchée.

Les personnes sélectionnées ont ensuite été conviées à participer à trois séances d’évaluation lors desquelles elles ont été invitées à mâcher normalement (1ère séance), puis en augmentant de 50% (2ème séance), puis de 100% (3ème séance) le nombre d’actions de mastication.

Les résultats de l’étude ont ainsi révélé que l’augmentation des actions de mastication allonge la durée du repas et réduit les quantités ingérées en moyenne de 9,5% (≈70 kcal) au cours de la 2ème séance et 14,8% (≈112 kcal) au cours de la 3ème séance. L’IMC n’influence pas significativement le pourcentage de réduction des quantités ingérées. Cependant, il a été constaté lors de l’étude un effet significatif de l’IMC sur la rapidité de consommation (P = 0,026). Les participants de poids normal présentaient une consommation plus lente que les personnes en surpoids  (P ¼ 0,011) et que les participants obèses (P ¼ 0,039). Ce résultat est cohérent avec de précédentes études qui avaient mis en évidence que les sujets obèses mangeaient plus vite que les sujets de poids normal.

Cette étude indique donc qu’augmenter la durée de mastication pourrait être une stratégie comportementale intéressante pour réduire l’apport alimentaire, en augmentant notamment le temps du repas. Des études à long terme sont cependant nécessaires pour évaluer son effet sur le poids et d’autres marqueurs de l’obésité. Par ailleurs, les auteurs suggèrent qu’en conditions réelles, il est possible que cette approche soit mal acceptée dû à un excès de cycles de mastication.

Source :Zhu YHollis JH. Nov 2013. Increasing the Number of Chews before Swallowing Reduces Meal Size in Normal-Weight, Overweight, and Obese Adults. Journal of Academy of Nutrition and Dietetics; doi: 10.1016/j.jand.2013.08.020.

Lien utile : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Increasing+the+Number+of+Chews+before+Swallowing+Reduces+Meal+Size+in+Normal-Weight%2C+Overweight%2C+and+Obese+Adults