Aidants et nutrition des sujets âgés

Des chercheurs Australiens ont fait le point sur les données existantes soutenant l’importance de la formation des aidants en nutrition pour lutter contre la dénutrition de leurs ainés.  

Avec le vieillissement de la population, les aidants deviennent de plus en plus nécessaires pour assurer le besoin croissant d’aide aux activités de la vie quotidienne des sujets âgés maintenus à domicile.

Leur rôle de soutien nutritionnel pourrait même permettre de lutter contre la dénutrition, selon une revue réalisée par des chercheurs Australiens et publiée dans la revue Maturitas. 

Un paysage démographique qui change

Entre 1970 et 2025, la proportion de plus de 60 ans augmentera de 223 %, soit 694 millions de sujets âgés en plus.

Pour l’OMS, ce vieillissement de la population rend nécessaire la mise en place de politiques et de programmes visant l’amélioration de la santé des personnes âgées et favorisant leur autonomie.

Ceci sous-entend, entre autres, d’aider et de soutenir les aidants dans leur rôle auprès de leurs ainés et de prévenir au mieux le risque de dénutrition des sujets âgés.  

Aidants : de nouveaux acteurs dans la lutte contre la dénutrition 

Seize études scientifiques citant la présence d’aidants auprès de sujets âgés à risque de dénutrition ont été analysées. Elles montrent que les aidants familiaux ou les soignants à domicile sont les mieux placés pour effectuer le suivi du poids et le dépistage nutritionnel des personnes âgées, notamment ceux familiaux car ils sont très soucieux de l’état de santé de leur proche.

Ils sont aussi essentiels dans de nombreuses tâches liées à l’alimentation comme l’approvisionnement, la préparation des repas et l’aide à l’alimentation lorsque cela est nécessaire.

Ils peuvent aussi être un relais indispensable entre les bénéficiaires de soins et les professionnels de la nutrition comme les diététiciens et les médecins nutritionnistes.

Enfin, ils ont un rôle à jouer dans la lutte contre la dénutrition à condition qu’ils soient soutenus par des professionnels de santé.

 

Cependant, plusieurs études rapportent que les connaissances en nutrition des aidants notamment familiaux sont souvent insuffisantes.

Un lien a d’ailleurs été montré entre ce manque de connaissances et le risque de dénutrition chez les aidés. Pourtant, ces aidants familiaux pourraient être autant efficaces que les aidants à domicile, voire plus car ils connaissent mieux les préférences et les comportements de leurs proches.

Pour remédier à ce manque de compétences en nutrition, plusieurs interventions auprès des aidants comme des ateliers de nutrition en groupe, des outils éducationnels écrits ou encore un soutien téléphonique, ont été entrepris.

Chez les sujets âgés atteints de démences, ils ont conduit à une amélioration significative de leur état nutritionnel. Chez les sujets avec cancer ou sans pathologie, les études sont encore trop peu nombreuses.

Certaines rapportent chez l’aidé une amélioration de la qualité de vie, et chez l’aidant une réduction de l’angoisse liée au poids et un meilleur sentiment d’efficacité.

Enfin, étant donné la difficulté de la tâche, il est important que les aidants soient soutenus et accompagnés par des services d’aide sociale et de santé pour qu’aidants et aidés bénéficient au mieux de cette relation.  

Role of domiciliary and family carers in individualised nutrition support for older adults living in the community. Skye Marshal, Ekta Agarwal, Adrienne Young, Elizabeth Isenring. Maturitas vol 98 April 2017 : 20-29, http://dx.doi.org/10.1016/j.maturitas.2017.01.004